Aujourd'hui 20 Novembre, c'est le jour du Souvenir Trans.
Une journée pour commémorer la mémoire des personnes victimes de la transphobie. Parce que oui, la haine tue.
La haine tue, et c'est déjà suffisamment terrible. Seulement, cette haine est rarement reconnue. En France par exemple ("pays des Lumières et des Droit de l'Homme" comme dirait l'autre) la transphobie n'est reconnue comme une discrimination que depuis 2012. Cela rend très difficile de chiffrer les violences subit par les personnes trans en France puisque le caractère transphobe d'une agression n'est pas toujours retenue. Mais l'absence de chiffre ne doit pas permettre au problème de devenir invisible.
Les personnes trans subissent souvent, voire très souvent, des discriminations, notamment à l'embauche, des insultes, un dénigrement de leur identité, parfois au sein même d'association féministe ou LGBT. Je ne parlerai pas de la peine que l'association systématique pénis = homme et vulve = femme peut provoquer, en niant la validité de l'identité de genre de certaines personnes. Je ne parlerai pas non plus de toutes les questions parfois très intimes et souvent très lassantes que l'on peut se voir poser lorsque notre transidentité est révélée. Dois-je parler de la difficulté du changement d'état civile ou des violences médicales et psychologiques subies tout au long du parcours de réassignation sexuelle ? en n'oubliant pas bien sûr de mentionner que ce parcours n'a rien d'obligatoire et devrait toujours correspondre à un choix personnel. Dommage que en ne l'entreprenant pas, notre identité soit souvent nier. D'ailleurs, on en parle, du fait que pour être accepté il faut souvent être invisible ?
Tout ceci constitue déjà une violence terrible. Mais le jour du Souvenir Trans commémore aussi et surtout la mémoire des victimes de violence physique. C'est-à-dire des coups, des viols, des meurtres et assassinats. Parce que cette violence envers les personnes trans n'est pas juste isolée, elle témoigne d'un système qui préfère rejeter tout ce qui est différent, tout ce qui dérange son bel ordre établi.
Je voudrais qu'on oublie jamais que ce système opprime des milliers de personnes sur la base de leur sexe, leur orientation sexuel, leur identité de genre, leur race, leur-s handicape-s, leur poids. Je voudrais bien que chaque jour soit une lutte pour changer ça, pour mieux inclure les personnes rejetées. Mais ce serait épuisant. Alors, même si la lutte ne doit pas se limiter à une journée, il est bon d'avoir des journées comme celle-ci. Déjà en mémoire des victimes. Ensuite, pour se rappeler que la lutte doit continuer tant qu'elle est nécessaire. Enfin, pour informer. Parce ce que la lutte ne se fera pas sans vous.
Nos pensées vont aux victimes et à leurs proches.
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